Paris

Légèretés (2)

L'été 2016, nous retournions à Paris... mon regard tentait vainement, et sans réel espoir d'y parvenir, de se déparitr des pesanteurs qui ne manquaient nous alourdir à chaque fois que nous démabulions dans la ville...
Il était difficile de se débarasser,en particulier, de l'encombrant héritatage des photographes humanistes.... Du noir et blanc , d'une photogrphie de rue que Sam Stourdzé, directeur des recontres d'Arles, qui battaient alors leur plein, qualifiait un peu vite de ringarde...
A Paris (en France ?) on se laisse facilement gagner par la nostalgie de l'âge d'or. On guette les petits garçons à béret rapportant le baguettes de pain, les couples qui s'embrassent, les clochards magnifiques... Sur Flik'r, un groupe promettait une autre vison de la ville, éloignée des cartes postales tout en recommandant de centrer les contributions sur l'humain, dans le berceau de la photo humaniste... paradoxes... on y retrouvait pèle- mèle des scènes prises sur le vif, des portraits plus ou moins pittoresques des habitants, beaucoup de très jeunes et très jolies jeunes filles, des couples qii s'embrassent, des scènes de café intemporelles... beaucoup de noir et blanc et toujours de la nostalgie
On attend d'aileurs des images qu'elle nous confirment dans cette nostalgie... notre regard se fossillise et muséifie... Nous devenions nos propres stéréotypes
Sur Facebook des appels au meurtre fleurissaient contre la maire de Paris qui voulait remplacer les kiosques de la ville (pour tenter de sauver la désuète profession de kiosquier)... On dépassait la nostalgie pour alimenter le flux de violences qui s'abattait sur la capitale... ... Les dernièrs mois avaient, en effet, été partculièrment pesants et violents : attentats islamistes, violences policières et manifistantes... empiètments gouvernementaux sur les libertés et la démocratie...les images de NnoMan, de Paris luttes info.... Des photos dures, âpres déferlaient menaçaient d'ailleurs de nous submerger, même si nous n'en avions ressenti qu'une onde assourdie depuis notre exil et cette onde assourdie faisait résonner en nous l'écho des tremblements intimes de nos vies.
Il me semablait que la ville (ou peut être n'était- ce que moi) cherchait quelsques interstices de répit comme des instants ou le réel se décale et laisse place au repos et au divertissement.
Ce pouvait être un peu de l'ironie conceptuelle d'un Joseph Kosuth, ce pouvait être un peu de ringardise assumée pour photograhier sans se soucier d'héritages...
Assurément quelques légèretés demandaient à affleurer avant qu'un sombre quotidien ne s'impose à nouveau.
Beaubourg
Juillet 2016