Puerto Rico , la persistance du visible

A Puerto Rico, comme souvent j’erre, je déambule en touriste photographique. Dans les rues de San Juan, à mes cotés, des milliers de photos souvenirs, des milliers de selfies. Je suis dans la vielle ville… le cliché est partout… et pourtant il me faut photographier… cadre, couleur, lumière, géométries , regards…
Réflexion… Puerto Rico, est une île grande sœur de St Martin avec qui nous avons en commun un statut autonome particulier, un rapport original de domination, un mélange culturel et linguistique. Sommes nous une colonie française ? Sont-ils une colonie étasunienne ? J’ai l’impression d’un compagnonnage dans l’entre deux politique et culturel. Nous partageons aussi l’infortune d’avoir étés happés par un monstre météorologique en 2017 ; Irma pur Saint Martin, Maria pour Puerto Rico… Curieusement en ce denier tiers de 2018, la date anniversaire approchant, j’entreprends, sans préméditation, un petit tour des territoires caribéens frappés par des ouragans. Bientôt la Dominique.
Je loge à Santurce, une partie de San Juan peu touristique mais aussi dans un entre deux urbain…. A deux pas , un grand hôtel mais c’est un quartier populaire hanté par des sans abris, qui souvent ne sent pas très bon , n’est pas très beau… C’est aussi un quartier d’artistes décorés de peintures murales dans la grande tradition latino américaine, c’est un quartier en travaux, en transformation
Alors je commence ma récolte d’images et m’efforce d’être un peu plus au présent au monde…. Et  progressivement, peut être, que je m’imprègne d’un autre réel par capillarité avec l'esprit des lieux ,sans doute guidé par les excellents peintres et photographes portoricains que je découvre dans les musées et sur les murs… Je ne sais si je m’éloigne ou me rapproche du réel. De quel réel ? Persiste le visible. Celui dont je rends compte, Celui dont je me sers. Celui dont je peux faire trace, écho à ma propre réalité

Dans le vieux San Juan